Seigneur, nous voulons prier
pour les bourreaux, mais tout seuls nous n'y arrivons pas.
Dans ce monde de barbarie,
comment vivre en vérité ton second commandement ?
C'est toute l'humanité qui est
malade.
Nous confondons justice et
pardon, nous ne savons pas comment prier d'un cœur sincère
pour ceux qui torturent et qui
tuent.
Toi, Seigneur, tu as souffert de
la méchanceté des hommes,
et tu n'as retenu contre eux
qu'amour et compassion devant leur aveuglement.
Que peuvent apporter de plus à
l'immensité de ta miséricorde nos prières défaillantes ?
Et pourtant, Seigneur, nous
osons croire que tu attends de nous
non seulement de lutter pour que
cesse un jour cette déchirure profonde dans notre humanité,
mais un surcroît d'amour qui
nous associera à ton œuvre de rédemption.
Mais c'est si difficile de voir
clair en nous-mêmes. Nous avons besoin de ton aide.
Apprends-nous à être en tout
temps des artisans de paix,
à nous méfier de l'engrenage de
la violence.
Apprends-nous à ne condamner que
les effets du mal,
pour mieux le combattre, et à ne
pas juger le tortionnaire,
notre frère, enfermé dans ses
ténèbres.
Apprends-nous à croire en vérité
que tout homme, même le plus vil, est à ton image.
Apprends-nous à prier : que
notre prière soit toujours, pour tous, un élan d'amour.
Accorde-nous la force de lutter
sans relâche pour que ta Parole soit reconnue et suivie.
Humblement, nous appelons ta
clémence pour les bourreaux
qui ont quitté cette vie et dont
tu peux sonder la souffrance.
Nous te supplions pour tous ceux
qui, par perversité ou par lâcheté se livrent au mal.
Ouvre leurs yeux aveugles, apaise
la haine qui endurcit les cœurs,
prends pitié de leur égarement avant
qu'ils ne se perdent, et suscite en eux un désir de conversion.
Que nous ayons toujours
l'espérance de voir naître en eux l'homme nouveau.
Et que ta grâce, Seigneur, nous
aide à te suivre. Ta justice est justice d'amour et elle mène au pardon.
Seigneur, apprends-nous à
pardonner.