Seigneur, pardonne

Seigneur, l'acclamation de la foule à l'entrée de Jérusalem
masque difficilement la violence qui te brisera.

Aujourd'hui, dans nos villes, nos quartiers, nos familles,
par des paroles, des gestes, par des discours et des images,
la violence gagne du terrain, se banalise et nous défigure.
Par peur, par résignation, je fais comme si de rien n'était.
Seigneur, pardonne.

Aujourd'hui, au plus profond de moi, la violence accomplit son œuvre
de destruction par les barrières que j'érige, les dominations que je maintiens
et par le mal que je ne voudrais pas faire. Par cupidité, convoitise et mensonge, je m'habitue.
Seigneur, pardonne.

Aujourd'hui, sur tous les continents, la torture, la guerre, la pauvreté
accomplissent leur œuvre de destruction.
Des hommes, des femmes, des enfants sont défigurés, brisés, crucifiés.
Par lassitude et faiblesse, je m'habitue.
Seigneur, pardonne.

Donne-nous la passion des gestes qui font vivre, le courage et la compassion,
l'envie de marcher sur les chemins risqués du refus de l'indifférence et de la violence.