Qu’il est
difficile de gagner la paix !
Plus
difficile que de gagner une guerre. Qu’il est difficile d’être prophète de la
paix ! Si je lève le doigt vers un avenir gonflé d’espoirs, les réalistes me
traitent d’idéaliste : et si je le baisse sur le présent écrasé d’échecs, les
utopistes me taxent de défaitiste.
Seigneur,
donne-moi le courage de n’accepter que de Toi la rude vocation de prophète et
d’être à tous coups perdant parmi les hommes !
Qu’il est
difficile d’être pédagogue de la paix !
Au milieu de sourds
qui croisent le fer des menaces, comment faire entendre la voix qui les éloigne
tous de cette bordure du gouffre où à tout instant risque de s’engloutir
l’humanité ?
Seigneur
donne-moi l’adresse de bien expliquer que la paix n’est pas si simple que le
cœur ne l’imagine, mais plus simple que la raison ne l’établit !
Qu’il est
difficile de croire que la paix est entre mes mains !
Et pas
seulement entre les mains des stratèges et des super-grands. Chaque jour, par
ma façon de vivre avec les autres plus que par un défilé ou un manifeste, je
choisis pour ou contre la paix.
Seigneur,
donne-moi la lumière pour découvrir les vraies racines de la paix, celles qui
plongent jusqu’au cœur de l’homme réconcilié avec Dieu !
Qu’il est
difficile d’accueillir l’Évangile de la Paix !
De quelque
côté que l’on se trouve, à l’Ouest comme à l’Est. Dans une jungle de fauves aux
dents de fusées, comment faire comprendre que perdre son âme est encore plus
dangereux que de laisser sa peau ?
Seigneur,
donne-moi la force d’aider ceux qui puisent la sève des Béatitudes à briser la
logique absurde et la spirale infernale de la violence !
Seigneur,
tous ces crépitements autour de la paix me révèlent que le moindre accroc à la
tunique de la paix fait crier l’homme. Toucher à la paix, c’est plus que
toucher à un problème, c’est même plus que toucher à l’homme, c’est toucher à
Dieu, à Celui que saint Paul nous présente comme étant lui-même la Paix.
Seigneur,
apprends-moi à gagner la Paix !
Amen.