Ombres qui peuplez les cellules
derrière ces hauts murs,
détenus réduits à un matricule,
que des gardiens escortent
au tintement de leurs clefs,
vous n'êtes pas moins nos frères en humanité.
Même si parmi vous se trouvent
quelques victimes d'erreurs judiciaires,
auteurs de délits mineurs, ou
prisonniers d'opinion ...
vous reconnaissez dans
l'ensemble avoir transgressé les règles du vivre en société.
Seigneur, je te sais, ces hauts
murs ne sauraient retrancher ces frères à ton regard,
ni à ta compassion. C'est même
parmi eux que tu es venu mystérieusement
cacher ta présence aux
serviteurs surpris de n'avoir su t'y saluer.
Seigneur, toi pour qui
étrangers, malades, affamés et prisonniers
sont compagnons quotidiens de ta
venue parmi nous, ne nous laisse pas oublier ces frères
privés des regards et du
réconfort de l'amitié.
Pour eux, leurs familles, leurs
proches, pour ceux qui les visitent, pour les gardiens
de leurs peines infligées, et
ceux qui préparent leur réinsertion, nous te prions.
Entends, Seigneur, les pleurs
qui montent de nos prisons.